Cancer – 2. Je suis soigné pour un cancer
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De l’annonce du cancer à la rémission, le parcours est souvent long et difficile. Pour mieux le comprendre, SantéBD présente toutes les étapes, dans un langage simple et illustré, grâce aux concours de professionnels de l’Institut de Cancérologie de Lorraine, du Dispositif Spécifique Régional du Cancer Grand-Est – NEON et d’une patiente partenaire de la Clinique Saint-Jean de Dieu-Paris. Cette bande-dessinée a reçu la participation de personnes accueillies aux Papillons Blancs de Dunkerque et a été validée par le bureau FALC (facile à lire et à comprendre) de l’ESAT de Castelnau le Lez.
Définition : qu’est-ce qu’un cancer ?
Notre organisme est constitué de milliards de cellules. Il en existe plusieurs types : cellules sanguines, cellules cérébrales, cellules neuronales, cellules musculaires… Les cellules de notre corps suivent un cycle dans lequel elles vivent, se développent et meurent.
Parfois, certaines cellules deviennent anormales et prolifèrent (elles se multiplient de façon anarchique). Les cellules saines se transforment en cellules cancéreuses. Présentes en trop grand nombre, elles s’agglomèrent et finissent par former une masse cellulaire nommée tumeur.
Cette masse peut se développer dans n’importe quelle partie du corps humain : le sein, le cerveau, le pancréas, la prostate ou le poumon par exemple.
Les cellules cancéreuses ont parfois tendance à envahir les tissus voisins. En passant par les vaisseaux sanguins ou lymphatiques, elles forment une autre tumeur, à un autre endroit du corps : il s’agit de la métastase.
Le cancer est une maladie grave qui nécessite un traitement. Certains cancers sont incurables (nous ne pouvons pas en guérir).
Du diagnostic à la rémission
Du diagnostic jusqu’à la rémission, le parcours est long et difficile.
Maladie suspectée
Suite à des symptômes ou à des examens de dépistage, le médecin traitant peut suspecter un cancer. Il oriente la personne vers un médecin spécialiste, comme par exemple un :
- Hématologue : cancer du sang ;
- Neurologue : tumeur cérébrale ;
- Gastro-entérologue : cancer intestinal ou cancer colorectal ;
- Pneumologue : cancer du poumon ;
- Gynécologue : cancer du sein, tumeurs gynécologiques.
Des examens complémentaires
Le médecin spécialiste peut demander des examens complémentaires afin de préciser ou de confirmer le diagnostic, comme des examens sanguins, une biopsie ou des techniques d’imagerie médicale (IRM, scanner, radiographie…). Ce sont les examens du bilan diagnostique.
Confirmation du diagnostic : l’annonce du cancer
Lors de ce rendez-vous post-examen, il est conseillé de se faire accompagner par une personne proche et de confiance afin de s’assurer de son soutien lors de l’annonce du cancer, qui n’est jamais facile pour celle qui reçoit cette nouvelle.
- Une fois les résultats en possession du médecin, ce dernier est en mesure de confirmer la nature du cancer ainsi que son stade d’évolution.
Cette consultation est l’occasion de poser toutes les questions, notamment sur les causes et les options de traitements possibles. Le médecin renseigne aussi sur l’impact possible sur la vie quotidienne.
L’annonce d’un cancer est un moment très éprouvant. Cette nouvelle peut être un choc psychologique tant elle était imprévisible. Souvent, la vie se divise en deux, avec un “avant” et un “après”, ce qui peut être particulièrement angoissant.
Le soutien est donc très important. Vous trouvez ce soutien auprès de votre entourage, de votre médecin traitant, d’une infirmière, d’un psychologue ou d’un patient en rémission. L’annonce d’un cancer est un moment difficile qu’il ne faut pas vivre seul.
Consultation avec le médecin traitant : synthèse et protocole ALD
Une consultation avec le médecin traitant a ensuite lieu afin de faire le point. Ce rendez-vous est l’occasion de poser les questions, à dresser en amont sous forme de liste pour être sûr de ne rien oublier. Le médecin de ville établit le protocole d’affection de longue durée (ALD). Les démarches administratives sont enclenchées (arrêt de travail, certificats médicaux, etc.).
Propositions de traitements en fonction du type de cancer
Bilan préthérapeutique
Pour choisir le meilleur traitement possible en cas de cancer, des examens complémentaires sont proposés par l’équipe soignante.
Pour adapter la thérapie, de nouveaux examens médicaux peuvent être prescrits tels que le PET-scan ou des examens sanguins.
RCP : réunion de concertation pluridisciplinaire
L’équipe médicale se concerte pour discuter de la situation et déterminer les propositions de traitements possibles : c’est la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).
La RCP prend la décision du premier traitement à réaliser pour le patient. Cette réunion se déroule en présence d’au minimum trois médecins de spécialités différentes, intervenant auprès des patients atteints de cancer, dont un médecin oncologue et spécialiste des traitements anticancéreux.
Consultation dédiée à la proposition thérapeutique
Une consultation est ensuite dédiée à la proposition thérapeutique, définie lors de la RCP. Le médecin référent propose au patient plusieurs options de traitements : chirurgie, chimiothérapie ou radiothérapie, endoscopie interventionnelle, curiethérapie, traitements médicaux, etc. Le professionnel de santé explique les différentes modalités des traitements anticancéreux, leurs effets secondaires associés et comment les gérer. Les bénéfices attendus sont décrits en fonction des options thérapeutiques retenues. Cette proposition thérapeutique fait partie du Programme personnalisé de soins (PPS), dont les documents sont remis au patient à l’issue de la consultation. Selon les traitements proposés, le PPS évoque la possibilité de préserver la fertilité.
Qui me soigne ?
Un médecin me soigne pour mon cancer, il s’agit du médecin référent. Plusieurs types de professionnels médicaux peuvent intervenir, comme le médecin oncologue (ou cancérologue), le chirurgien, le radiothérapeute qui sont les principaux acteurs de la RCP. Selon la décision thérapeutique, d’autres professionnels de santé (kinésithérapeute, psychologue, gynécologue spécialiste de l’infertilité…) sont susceptibles d’intervenir en fonction du projet de soin, notamment dans le cadre des soins de support en vue de prendre en charge les conséquences de la maladie ainsi que les effets secondaires des traitements.
Selon les thérapeutiques envisagées, le pathologiste ou le radiologue interventionnel sont aussi des acteurs intégrant l’équipe. D’autres professionnels du domaine paramédical se greffent à ce groupe de soignants, comme l’infirmière coordinatrice, un onco-psychologue ou un professionnel du secteur social.
Consentement
L’équipe médicale est qualifiée et digne de confiance. Souhaiter un deuxième avis est néanmoins légitime. Ce deuxième avis est possible et prévu par la loi. Cet avis peut aider à la prise de décision. Avant de débuter les traitements anticancéreux, l’accord de la personne est indispensable.
Quels sont les traitements possibles pour soigner un cancer ?
Souvent, plusieurs traitements sont proposés pour augmenter leur efficacité. En règle générale, trois types de traitements sont proposés : la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Très souvent deux types de thérapies sont nécessaires, car elles sont complémentaires.
Chirurgie
La chirurgie sert à enlever localement la tumeur. Parfois, des cellules cancéreuses se sont installées autour de cette tumeur, c’est pourquoi le chirurgien retire aussi les zones à proximité. Par exemple, dans le cas d’un cancer pulmonaire, le chirurgien peut enlever une partie du poumon. L’ablation du sein peut être partielle ou totale dans certains cas de cancer du sein.
La chirurgie est l’un des piliers thérapeutiques en cas de cancer. Elle est proposée seule ou en complément d’un autre traitement (par chimiothérapie ou radiothérapie). Les traitements sont néo-adjuvants s’ils sont réalisés avant la chirurgie et adjuvants s’ils sont prescrits après l’intervention chirurgicale.
Traitements médicamenteux : chimiothérapie, immunothérapie et thérapies ciblées
La chimiothérapie comprend des médicaments visant à réduire la tumeur de taille par destruction des cellules cancéreuses. La chimiothérapie est administrée par voie orale ou par voie intraveineuse. La chimiothérapie est un principe de traitement et les choix de médicaments sont établis par l’équipe médicale en fonction de la nature de la maladie. La fréquence d’administration de la chimiothérapie est définie par le médecin et s’établit à domicile ou à l’hôpital.
Lorsque des médicaments visant à bloquer la croissance ou la pression des cellules cancéreuses, nous parlons de thérapies ciblées. Ces médicaments s’attaquent en particulier à certaines anomalies des cellules tumorales.
L’immunothérapie comprend l’administration de médicaments qui attaquent des molécules particulières, comme les protéines. Ces dernières participent à la croissance des cellules cancéreuses. L’immunothérapie permet de préserver les cellules saines du patient.
Radiothérapie
La radiothérapie est l’un des traitements anticancéreux couramment utilisés. Cette technique consiste à inhiber les capacités des cellules à se multiplier. Ainsi, comme la chimiothérapie, elle détruit les cellules cancéreuses, mais en utilisant des rayonnements (rayons ou radiations). Les traitements par radiothérapie durent en moyenne 3 à 8 semaines. La fréquence des séances, leur nombre ainsi que les doses de radiothérapie sont dépendants de la nature du cancer, de l’état de santé général de la personne ainsi que du stade d’évolution de la maladie. Les séances de radiothérapie ont lieu en milieu hospitalier.
Curiethérapie
La curiethérapie est une technique faisant partie de la radiothérapie. Il s’agit d’une technique de radiation visant à introduire des sources radioactives au contact ou à l’intérieur de la tumeur. La curiethérapie minimise l’irradiation des tissus environnants puisqu’elle cible avec précision les cellules cancéreuses. Ce traitement est surtout indiqué dans le traitement local des cancers ORL, cutané, prostatique ou gynécologique.
Quels sont les effets indésirables des traitements contre le cancer ?
Des effets secondaires sont possibles avec les traitements contre le cancer.
Des difficultés pour avoir des enfants plus tard peuvent faire partie des effets secondaires.
Chirurgie et effets secondaires
La chirurgie peut entraîner des réactions non désirées, qui dépendent de certains critères (nature de la maladie, type de chirurgie, état de santé général…).
Certains phénomènes indésirables sont contrôlés et contrôlables par l’équipe de soin tels que :
- Douleurs (par exemple, le mal de gorge en cas de chirurgie de la gorge, du ventre, de la poitrine…) ;
- Troubles du transit intestinal ;
- Nausées ou vomissements ;
- Rétention urinaire : effet assez peu fréquent ;
- Caillots sanguins ;
- Lymphœdèmes : se déclenchent parfois, mais quelques mois, voire quelques années après la chirurgie.
La cicatrice est permanente, mais s’estompe au fil des mois.
Effets secondaires de la chimiothérapie
Aujourd’hui, les effets secondaires de la chimiothérapie sont bien contrôlés de manière générale, notamment grâce aux soins de support.
Immédiatement après le début de la thérapie ou dans les jours qui suivent, des nausées et des vomissements peuvent apparaître. Des médicaments appelés “sétrons” sont plutôt efficaces pour réduire ces symptômes. D’autres effets secondaires sont possibles sous l’effet de la chimiothérapie :
Texte pour BD Je suis soigné pour un cancer-ccb.docx
- Inflammation buccale (mucite) comme des aphtes, pouvant être prévenue par la prise de mesures telles que le retrait du dentier, l’éviction de l’alcool ou les bains de bouche ;
- Perte des cheveux et des poils, qui est l’un des effets indésirables majeurs, mais qui n’est pas définitif ;
- Diarrhées ;
- Plus rarement, la constipation ;
- Réactions cutanées, surtout au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds. Le soleil est à éviter pendant la chimiothérapie ;
- Ongles enflammés et douloureux ;
- Toxicité hématologique : baisse des globules blancs, cellules du système immunitaire, diminution des globules rouges et des plaquettes (entraînant des problèmes de coagulation) ;
- Toxicité neurologique : fourmillements dans les mains ou les pieds ;
- Modification de l’audition ou troubles de l’équilibre.
Une femme en chimiothérapie doit prendre une contraception, ce traitement étant potentiellement nocif pour le fœtus durant les 3 premiers mois de grossesse. Les hommes doivent reporter également leur projet de conception pendant la durée de la chimiothérapie et jusqu’à 12 mois après l’arrêt du traitement. En effet, les spermatozoïdes peuvent être altérés, ce qui peut induire une malformation fœtale.
Radiothérapie et effets indésirables
La radiothérapie cause des dommages aux cellules cancéreuses, mais également aux cellules saines. Selon la sensibilité des cellules touchées, des effets secondaires vont se produire. Les effets indésirables sont immédiats ou dans certains cas, tardifs. Des effets secondaires sont parfois irréversibles, surtout en cas de traitement par radiothérapie à dose élevée.
La fatigue est un effet secondaire fréquent.
Les effets secondaires des rayons concernent la zone qui est traitée. Les zones traitées peuvent prendre une teinte plus foncée, devenir rouges, sèches ou démanger, en particulier au niveau de la tête et du cou ou du sein. Ce n’est pas le cas lors de l’irradiation du ventre ou du pelvis.
La perte de cheveux est un effet indésirable de la radiothérapie si les rayons sont dirigés sur la tête. Elle débute en général entre 2 à 3 semaines après les premières séances.
D’autres effets indésirables sont possibles en fonction de la zone irradiée. Par exemple, la sécheresse de la bouche ou des difficultés pour avaler en cas d’irradiation près de la gorge; des nausées, des vomissements, des diarrhées ou une perte d’appétit, qui sont des effets fréquents si les irradiations ont lieu au niveau du ventre ou du pelvis; des brûlures d’estomac en cas d’irradiation vers le thorax.
Curiethérapie et effets indésirables
De même les réactions sont très localisées à la zone traitée : réactions cutanées en cas de curiethérapie de peau, soulagées par des soins topiques, voire antalgiques ; mucite (inflammation des muqueuses), si la tumeur est localisée au niveau des muqueuses. Elles sont diminuées grâce à des bains de bouche, des anti-douleurs ou des anti-inflammatoires. Ces réactions disparaissent le plus souvent en quelques semaines. D’autres effets secondaires surviennent en fonction du type de cancer soigné : des conseils et des soins spécifiques sont fournis selon chaque type de curiethérapie.
Examens de suivi
Durant le protocole de soins, des examens peuvent être dispensés afin de vérifier l’efficacité des traitements proposés. Ils permettent à l’équipe médicale d’adapter les soins au besoin.
Rémission
La rémission signifie que le cancer a disparu. Au bout de plusieurs années sans récidive, la rémission devient guérison. Après un cancer, un suivi médical est indispensable, grâce au calendrier de rendez-vous. Des examens sont parfois prescrits afin d’identifier précocement les éventuels signes de récidive. Ce suivi permet également de déceler et de traiter les éventuels effets secondaires tardifs liés aux traitements.
Vivre après un cancer
La rémission est une période pouvant être source d’angoisse, contrairement à la guérison qui est vécue comme une délivrance. Pour vaincre les craintes de récidive, le mal-être physique et psychologique, il est essentiel d’être bien entouré, par les proches, des personnes de confiance ainsi qu’un psychologue. Toute activité procurant du plaisir et favorisant un mieux-être est bienvenue (balade dans la nature, jardinage, sortie culturelle…), tout comme le repos.